Avant la naissance
Le choix d’allaiter
Le lait maternel : l’aliment normal du bébé humain
Le lait maternel permet le meilleur développement possible du bébé Le colostrum, puis le lait maternel contiennent tout ce qui est nécessaire à votre bébé. Ils conviennent exactement au système digestif du nouveau-né. Ils sont riches en anticorps : en allaitant votre bébé, vous l'aidez à se défendre contre les infections et les maladies C'est la raison pour laquelle les bébés nourris avec un lait industriel, qui ne bénéficient pas de ces effets protecteurs du lait maternel sont plus souvent malades.
Signalons aussi que certains bébés (bébé grand prématuré par exemple) ont besoin de lait maternel pour vivre : si leur mère ne veut pas ou ne peut pas les allaiter, ces bébés sont nourris avec du lait provenant de donneuses.
Allaiter, des avantages pour la maman aussi
Allaiter, c’est bon pour la santé des mamans ! La tétée précoce réduit les risques d'hémorragie après l’accouchement, l'allaitement est un facteur de protection contre le cancer du sein pré-ménopausique et le cancer de l'ovaire.
Allaiter, pour de jolies mamans ! Le plus souvent, l'allaitement, aide à retrouver plus facilement la ligne, et à préserver la beauté des seins.
Allaiter offre une vraie liberté aux mamans : on peut aller partout avec un bébé allaité et une couche dans sa poche !
Les mamans qui allaitent passent beaucoup de temps assises ou allongées : l'allaitement incite les mamans à se reposer pendant les tétées (sécrétion d'hormones qui relaxent). Elles ont plus de temps à consacrer aux autres membres de la famille : elles sont disponibles pour jouer avec les aînés ou discuter avec leur compagnon pendant que bébé tète tranquillement.
Un lien particulier entre le bébé et sa mère…
La relation intime et unique entre la mère et son bébé a commencé pendant la grossesse et va se poursuivre après la naissance. L’allaitement crée une relation spéciale entre le bébé et sa maman, il favorise l'attachement et facilite le maternage.
La tétée est un moment agréable pour la mère comme pour son bébé.
Allaiter ne sert pas seulement à nourrir le bébé, c’est aussi répondre à ses autres besoins : chaleur, amour et sécurité. Les tétées sont une expérience sensitive, sensuelle, relationnelle et affective totale où tous les sens du bébé, et aussi son besoin d'amour et de relation sont comblés.
Et le papa ?
Il y a plein de choses que peut faire un père avec son bébé en dehors de le nourrir : lui donner son bain, le changer, le promener, le bercer, jouer avec lui.... Autant d'occasions pour lui d'établir un contact corporel avec le bébé, en le touchant, le cajolant, l'embrassant..., et de faire lui aussi partie de sa vie.
Le papa a également un rôle très important à jouer auprès de sa compagne qui allaite : sa présence et ses encouragements facilitent l’allaitement. Un père bien informé sur l'allaitement est un soutien précieux pour la maman.
Rien ne vaut une tétée quand maman est installée dans les bras de papa !
Allaiter ...ou non ?
En France, aujourd'hui, de plus en plus de femmes choisissent d’allaiter leur bébé . Cette évolution reflète un interêt accru de notre société pour l'allaitement.
Des mères découvrent l'allaitement avec leur dernier bébé après avoir nourri leur premier enfant au biberon ; des mères allaitent avec succès des jumeaux ou des triplés ; des mères travaillent et allaitent ... l'allaitement redevient peut-être la norme culturelle, comme chez nos voisins d'Europe du Nord.
Vous hésitez à allaiter? Pourquoi ne pas essayer ...allaiter vous plaira peut-être ? Il est plus facile d'arrêter l'allaitement que de commencer quand le bébé est plus grand!
Une seule tétée … ou un allaitement long ?
Tout est possible, c’est à vous de choisir quelle est la durée de votre allaitement !
Certaines mères décident d’offrir à leur bébé le colostrum, ce premier lait sécrété par les seins au cours de la grossesse et des premières tétées. Donner une seule tétée présente des avantages !
D’autres femmes choisissent d’allaiter plusieurs mois : le sevrage commencera alors avec l’introduction des premiers « autres aliments ». Petit à petit, l’enfant boira moins de lait et mangera davantage, selon son propre rythme.
Mythes et vérités
Certaines mères ne peuvent pas produire assez de lait
Les insuffisances de lactation "vraies" sont rarissimes (pas plus de 1 à 2% des femmes). Dans la plupart des cas, soit on croit à tort manquer de lait (par exemple quand le bébé se met soudain à "réclamer" davantage parce qu'il est dans une "poussée de croissance"), soit le manque de lait est dû à des conseils inadaptés sur la conduite de l'allaitement (limitation du nombre et de la durée des tétées, notamment).
D'une façon générale, il suffit de laisser le bébé téter vraiment à la demande pour voir la lactation s'adapter rapidement aux besoins de bébé.
Tous les seins sont-ils faits pour allaiter ?
Oui ! On a parfois des inquiétudes sur la capacité des seins à produire du lait : mamelons peu saillants, très petits ou très gros, seins très développés ou très petits, caractéristique physique particulière... Dans la très grande majorité des cas, bébé s'accomodera très bien de vos seins et y trouvera chaleur, nourriture et réconfort selon ses besoins !
L'allaitement abîme-t-il les seins ? non ! On le dit encore beaucoup mais pourtant, on sait maintenant que les fibres qui contribuent au galbe des seins sont fragilisées par les variations de volume très brusques, comme il s'en produit lors de la grossesse et d'un sevrage très rapide. L'allaitement et un sevrage progressif sont donc sans risque pour la plupart des poitrines !
Le lait de certaines mères n'est pas assez « riche »
NON! La composition du lait maternel est « programmée » génétiquement et reste dans des limites déterminées pour notre espèce même en cas de carences graves et de sous alimentation maternelle.
La composition du lait varie au cours de la tétée et de l'allaitement (par exemple : le lait de début de tétée, riche en vitamines, est plus clair que le lait de fin de tétée, riche en graisses ; le colostrum est adapté aux besoins spécifiques du nouveau né...) Le lait maternel s'adapte aussi pour protéger bébé des maladies infectieuses courantes : il est riche en anti-corps que vous fabriquez selon les microbes de votre environnement.
Allaiter fait mal
NON ! Si une sensibilité est normale au cours des premières tétées, l'apparition de douleurs (et, à fortiori, de crevasses) indique que quelque chose ne va pas. C'est généralement que la position du bébé au sein est à rectifier, ou que le bébé ne prend pas le sein correctement. N'hésitez pas à contacter une animatrice LLL : il y a des astuces pour aider un bébé à téter plus efficacement, on peut essayer différentes positions pour en trouver une vraiment moins douloureuse en attendant la guérison des crevasses ....ne restez pas seule avec une douleur aux mamelons !
L’allaitement maternel est parfois contre-indiqué
C'est vrai, mais les contre-indications « vraies » à l'allaitement sont exceptionnelles. La galactosémie congénitale pour le bébé, certains traitements comme les chimiothérapies pour les mères, interdisent l'allaitement. Vous pouvez lire le dossier de Allaiter Aujourd'hui : materner quand l'allaitement est contre-indiqué.
Même en cas de pollution, même si la mère fume, même si la mère a la grippe... le lait maternel reste l'aliment de premier choix pour le bébé.
Allaiter plus de 3 mois n'a pas d'intérêt
NON ! En France, l'allaitement « de 3 mois » était lié à la durée du congé maternité : bien des femmes arrêtaient l'allaitement pour reprendre leur travail. Heureusement cela est de moins en moins vrai : nombreuses sont celles qui continuent d'allaiter tout en exerçant une activité professionnelle.
En Europe du Nord, une grande proportion des mères qui ont choisi d'allaiter leur bébé à la naissance l'allaitent toujours à un an, qu'elles aient ou non repris leur travail. En Suède, 78% des bébés de 6 mois et 31% des bébés de 1 an étaient allaités en 1999.
Les avantages de l'allaitement, aussi bien pour la mère que pour son bébé, sont d'autant plus grands que l'allaitement dure plus longtemps. En France, dans un document publié en 2002, l' ANAES* a déclaré :"La poursuite de l'allaitement exclusif pendant 6 mois par rapport à une durée de 3 à 4 mois permet un développement optimal des nourrissons et doit donc être encouragée." L'OMS recommande un allaitement exclusif de 6 mois, et la poursuite de l'allaitement jusqu 'à la fin de la 2ème année.
Il n'y a pas de durée d'allaitement "normale" : chaque femme doit pouvoir vivre avec plaisir l'allaitement dont elle a rêvé.
*agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé
Les laits industriels sont aussi bons que le lait maternel
NON ! Le lait maternel est irremplaçable ! Chaque espèce offre à ses petits un lait spécifique, exactement adapté à ses besoins propres.
Les laits industriels (fabriqués par exemple à partir de lait de vache) tentent d'imiter le lait humain, sans y parvenir. La plupart des bébés s'adaptent à ces laits de substitution, mais certains bébés ont besoin de lait maternel pour bien se développer.
Allaitement et activités professionnelles sont incompatibles
NON ! Beaucoup de mères concilient travail et allaitement et témoignent que la séparation est bien moins douloureuse quand on sait le plaisir de la "tétée retrouvaille" du soir. Quelle merveilleuse façon de garder une relation privilégiée avec son enfant...
Vous pouvez continuer à donner des tétées à volonté quand vous êtes avec votre bébé (le matin, après votre retour du travail, le week end ou les jours de repos). Vous pouvez aussi tirer votre lait pour qu'il soit donné au bébé en votre absence.
Se préparer
Faut-il préparer ses seins ?
La préparation essentielle consiste certainement à s’informer : sur l’allaitement, sur le comportement normal du nouveau né, sur les pratiques en vigueur dans la maternité où vous accoucherez… Partagez ces connaissances avec le papa ou une amie, leur soutien vous sera précieux quand votre bébé sera là...
Aucune préparation « active » des seins ou des mamelons n’est à priori nécessaire avant la naissance. Une bonne position pour installer le bébé au sein constitue la meilleure prévention des douleurs des mamelons.
Des mamelons peu saillants, qui ressortent quand on les stimule, ne posent généralement pas de problèmes d'allaitement : là encore, une position adéquate, qui facilite la prise du sein par le bébé, est le meilleur moyen d'éviter les difficultés. La plupart des bébés arriveront à faire ressortir les mamelons.
Des mamelons vraiment rétractés (ils rentrent dans les seins), peuvent rendre l'allaitement difficile : un traitement pendant la grossesse pour étirer le mamelon, par exemple l'usage d'un accessoire exerçant une aspiration pour faire ressortir le mamelon, peut être utile. Cette même technique peut être utilisée après la naissance si le bébé a besoin d'être aidé.
Rencontrer d’autres mères
Echanger avec d’autres futures mères, voir des mères allaiter et materner leur bébé, partager avec d’autres familles leurs expériences... permettent d’éviter la plupart des difficultés courantes de l’allaitement...
Une réunion de LLL France se tient sûrement dans votre région ; la grossesse est le moment idéal pour participer à ces rencontres. Votre compagnon, et après sa naissance votre bébé sont, bien sûr, les bienvenus !
Un bon livre
Un livre… proposant des informations récentes et exactes sur l’allaitement, mais aussi des témoignages de parents, parce que chaque famille est différente et qu’il n’existe pas de mode d’emploi à suivre à la lettre… est peut-être le seul accessoire indispensable pour réussir son allaitement.
L’Art de l'Allaitement Maternel et l’Allaitement Tout Simplement, écrits par des animatrices de La Leche League, ou la revue Allaiter Aujourd'hui, sont à lire dès la grossesse.
Glissez votre livre dans la valise pour la maternité, pour vous remémorer les suggestions les plus adaptées en fonction du comportement de votre bébé. Vous aurez plaisir à le parcourir même si votre bébé tète dès le début comme un chef !
Discutez de votre projet d’allaitement avec l’équipe médicale qui va vous accompagner
Les mesures d’accompagnement de l’allaitement maternel varient considérablement d’une maternité à une autre. Renseignez-vous auprès de votre médecin ou de votre sage-femme, rencontrez le pédiatre de votre bébé, discutez des pratiques en matière d’allaitement.
Il existe, en France depuis novembre 2000, des hôpitaux «amis des bébés» : le personnel soignant assure un «environnement favorable» à l’allaitement, permettant ainsi aux mères de bien démarrer leur allaitement.
Préparer son séjour à la maternité
En préparant votre valise pour le séjour en maternité, pensez que vous allez allaiter votre bébé pendant les visites de votre famille ou de vos amis : plutôt que des chemises de nuit, prenez des pyjamas dont vous pourrez relever la veste pour mettre le bébé au sein. Les mères qui sont assez pudiques trouvent pratique d'utiliser une étole ou un paréo, qui permettent de "couvrir" facilement la poitrine.
Si vous craignez les crevasses vous pouvez emporter une crème appropriée : choisissez une pommade qu'il n'est pas nécessaire d'enlever avant la tétée, à base de lanoline purifiée par exemple.
Si le nombre de visites à la maternité vous inquiète, n'hésitez pas à demander à votre entourage d'attendre votre "feu vert" avant de venir découvrir le bébé. Une amie avec une expérience positive d'allaitement peut être d'un soutien précieux mais les visites d'amies qui n'ont pas pu allaiter leur bébé comme elles le souhaitaient s'avèrent parfois éprouvantes.
Documents tirés de La Leche League France.
Les premiers jours
Pour bien démarrer votre allaitement
La première tétée précoce
Dans l'idéal, la première tétée a lieu le plus tôt possible après la naissance.
La mère et son bébé sont souvent prêts à commencer l'allaitement peu de temps après la naissance. Si le bébé est né à terme et si aucun problème ne nécessite une intervention immédiate, la mère peut garder son bébé sur elle. On peut mesurer, peser, habiller le bébé plus tard.
Le bébé est capable de ramper et de trouver le sein tout seul... certains bébés vont téter tout de suite, d'autres vont explorer le mamelon et prendre leur temps. C'est un instant unique et émouvant !
Le contact précoce entre le nouveau-né et sa mère présente bien des avantages. Il facilite le démarrage de l'allaitement en utilisant au mieux les compétences et les réflexes du nouveau-né ; il permet aussi au bébé de se réchauffer, il améliore son bien-être, il favorise l'attachement parents-enfants.
Si la première tétée est différée
Certaines maternités ont un protocole qui ne permet pas une première tétée précoce : les premiers soins (aspiration, toilette, pesée et mesures, collyre ...) sont donnés au bébé dans les minutes qui suivent la naissance. Certaines maternités prévoient également la mise en couveuse systématique après la naissance, d'autres le don d'eau sucrée avant la première mise au sein...
La première tétée aura lieu après les soins, le plus souvent dans un intervalle d'une dizaine de mn à 2 heures.
Il arrive aussi que ni la première tétée ni un contact précoce et prolongé ne puissent être proposés à la maman. Bébé prématuré, bébé malade, bébé ayant besoin de soins immédiats... certaines situations rendent impossible une mise au sein dès la naissance : le plus important est de prendre soin du bébé, la première tétée aura lieu plus tard.
Des débuts difficiles ne remettront pas en cause l'allaitement. Garder souvent le bébé contre soi (contacts "peau à peau"), lui proposer le sein quand il n'est pas trop affamé et lui laisser le temps d'apprivoiser le sein sans stress sont autant de gestes simples qui suffisent en général pour que le bébé acquière une bonne technique de succion avant la montée de lait.
(voir plus bas "circonstances particulières")
(A priori) pas besoin de compléments !
Un bébé né à terme et en bonne santé n'a besoin que du lait de sa maman !
Le colostrum est très précieux pour le bébé. Il est très riche en anti-corps, en sels minéraux, en protéines : le bébé reçoit exactement ce dont il a besoin.
Le colostrum est suffisant pour le nourrir : la quantité de colostrum fabriquée par la maman est adaptée au petit estomac de votre nouveau-né.
Le volume de son estomac va augmenter un peu chaque jour, la quantité de colostrum produite par la maman aussi ; cela se poursuivra après la montée de lait.
Vous avez choisi d’allaiter ? Les biberons de complément donnés en routine, dans certains services de maternité, aux bébés sans besoins particuliers perturbent le démarrage de l’allaitement : plus le bébé tète, plus sa mère aura de lait. A noter : la distribution gratuite de substituts du lait maternel est interdite en France.
Biberons et sucettes peuvent également perturber la succion de certains bébés.
Garder son bébé près de soi
Garder son bébé dans sa chambre permet à la nouvelle maman de comprendre plus rapidement les besoins du bébé et sa façon de les exprimer. Quand le bébé est tout à coté côté, cela permet à la mère de mieux se reposer en répondant facilement à ses besoins. Le berceau peut être placé contre le grand lit, la maman peut garder son bébé sur elle ou contre elle.
Si vous avez envie de garder votre bébé près de vous, n'hésitez pas ! Cette proximité vous aidera pour allaiter à la demande du bébé, en repérant rapidement les petits signaux que votre bébé envoie pour manifester sa faim. Les pleurs sont les derniers signes du nouveau-né pour exprimer un besoin, et il est inutile d'attendre qu'un bébé pleure pour lui proposer à téter.
La proximité de la mère et de son enfant permet de satisfaire tous les besoins du bébé : de tétées, de contact, de sécurité, de chaleur, de mouvement...
Et la nuit ?
Le bébé humain est un petit animal nocturne : les tétées sont plus nombreuses la nuit !
Certains bébés sont plus efficaces au sein la nuit, peut-être parce que l'environnement est plus calme, ou parce que leur mère à plus de lait.
Le sommeil de la nouvelle maman est adapté aux rythmes de son bébé, particulièrement quand la mère allaite. Garder son bébé près de soi la nuit permet de répondre plus facilement aux besoins nocturnes du bébé.
La majorité des mères ont besoin de dormir la journée, comme leur bébé.
Durée et fréquence des tétées
Dès la naissance, l’allaitement ne doit pas être limité : ni intervalle entre deux tétées, ni chronométrage de la tétée.
La plupart des nouveaux-nés ont besoin de 8 à 12 tétées par 24h, certains bébés vont téter bien plus souvent.
Ces tétées sont le plus souvent assez inégalement réparties sur 24 h, et un « groupage de tétées » est normal : le bébé va téter plusieurs fois sur une période de 2 à 5 heures (le plus souvent dans la soirée).
Avoir un bébé qui tète souvent présente beaucoup d'avantages : beaucoup de lait pour la maman, une sensibilité des mamelons moindre les premiers jours, moins d'engorgement, moins de risque pour le nouveau né d'avoir un ictère (jaunisse) .
Il est conseillé de laisser le bébé "finir" le premier sein c'est-à-dire lâcher le sein de lui-même ou somnoler (cela prend un temps variable selon les bébés, en moyenne un quart d'heure) avant de lui offrir le deuxième. Il peut ainsi obtenir plus de "lait de fin de tétée", particulièrement gras et nourrissant. A la tétée suivante, on donne alors le deuxième sein en premier.
Une bonne position
La mère et le bébé doivent être correctement installés.
Le corps du bébé, et pas seulement sa tête, est complètement tourné vers sa mère « ventre contre ventre » (et non pas "ventre face au plafond", comme quand on donne un biberon).
Pour bien mettre le bébé au sein, il faut attendre qu’il ouvre grand la bouche comme s'il baillait. Quand sa bouche est grande ouverte, et seulement à ce moment-là, on peut l'approcher rapidement vers le sein.
En tétant, le bébé prend une bonne partie de l’aréole, pas seulement le mamelon, dans la bouche. Son nez et son menton touchent le sein.
Difficultés du début
Engorgement
Une augmentation du volume et une tension des seins, accompagnée d’une sensation de chaleur (éventuellement d’une légère fièvre) peut survenir dans les jours qui suivent la naissance.
Les tétées fréquentes sont une excellente prévention de l’engorgement.
Il peut être nécessaire d’assouplir l’aréole (la partie sombre qui entoure le mamelon), éventuellement de tirer son lait pour faciliter la prise du sein par le bébé.
Applications froides entre les tétées ou douches chaudes juste avant la tétée, pour favoriser l'écoulement du lait, peuvent soulager la maman, mais rien ne vaut une tétée efficace !
Crevasses
Les crevasses sont le signe d’une mauvaise position du bébé au sein, d’une mauvaise technique de mise au sein, ou plus rarement, d’un problème de succion.La localisation de la crevasse et le moment de son apparition (1èr jour ou plus tard) donnent des indications sur la cause.
Dès l’apparition des douleurs ou des crevasses, le mieux est de revoir sans attendre la mise au sein et le positionnement du bébé :
- parce que certaines positions et une meilleure mise au sein apportent un soulagement immédiat, même s’il faut plusieurs jours aux crevasses pour cicatriser.
- pour aider le bébé à apprendre une "bonne façon de téter".
Vous pouvez appliquer sur vos mamelons du lait gras de fin de tétée ou une pommade spécifique (par exemple à base de lanoline modifiée).
Les «bouts de sein» sont une solution de dernier recours ;ils doivent être utilisés sur une courte période..
L’ictère (jaunisse)
L'ictère physiologique est fréquent chez le nouveau né.
Une première mise au sein rapide et des tétées fréquentes sont une bonne prévention de l’ictère physiologique : le colostrum a un effet laxatif, ce qui favorise l'élimination de la bilirubine (c'est sa présence qui est à l'origine de l'ictère).
Un bébé qui ne tète pas bien les premiers jours risque d'avantage d'avoir une jaunisse. Si les tétées sont trop espacées, la succion du bébé peu efficace, la position inadéquate, si on donne des compléments d'eau sucrée au bébé... l'ictère peut être plus important.
Une évaluation de la pratique d'allaitement permettra de remédier rapidement au problème.
L'ictère pathologique, qui survient le plus souvent en cas d'incompatibilité sanguine entre le mère et son bébé, peut nécessiter un traitement, par exemple le don de complément (ce peut être du lait maternel éventuellement chauffé) ou une photothérapie (traitement de l'ictère pas l'exposition du bébé à la lumière).
Le bébé somnolent
Si un bébé est somnolent ou ne s’intéresse pas au sein les premiers jours, il est utile de le stimuler pour qu'il tète au moins 8 fois par 24h. Des tétées fréquentes préviennent les difficultés du début comme l'ictère, l'engorgement, une perte de poids trop importante chez le bébé.
La chaleur fait dormir les nouveaux-nés : découvrir le bébé est souvent la première chose à faire. Les bébés tètent mieux quand ils n'ont pas trop chaud, et le contact peau à peau avec leur maman les stimule davantage.
Parler au bébé, le caresser, le changer, le changer de position... pourront l'encourager à téter.
Connaître les signaux subtils émis par le bébé quand il est prêt à téter permettra souvent de mettre le bébé au sein avec succès. Mouvements rapides des yeux, mouvements des lèvres, bruits de succion... indiquent que le bébé est en sommeil léger : c'est le bon moment pour lui proposer à téter.
Le bébé qui pleure
A-t-il encore besoin de téter ?
A-t-il besoin d'avoir plusieurs tétées rapprochées (souvent le soir) ?
A-t-il besoin d'être rassuré ?
A-t-il besoin d'être entouré des bras de sa maman ?
Un nouveau-né peut pleurer pour exprimer un n'importe lequel de ses besoins, pas seulement la faim ! Quand un bébé pleure, ce n'est pas forcément l'allaitement qui est en cause...
C'est souvent bouleversant pour les parents, et maman ou papa tentent de réconforter leur bébé comme ils peuvent: promenade, câlin, bercement, chanson...chaque parent trouvera petit à petit les gestes qui apaisent son enfant. Il est plus important d'agir pour consoler le bébé que de chercher pourquoi il pleure.
Circonstances particulières
Jumeaux et +
La capacité des mères à nourrir et à materner 2 ou 3 bébés est souvent mise en doute dans notre société. L’expérience des mères démontre qu’il est possible d’allaiter des jumeaux et même des triplés. Il est possible de les allaiter exclusivement, il est possible de les allaiter longtemps !
Les jumeaux sont souvent plus petits à la naissance, les avantages du lait maternel pour la santé peuvent être particulièrement importants.
Dans l'immense majorité des cas, les compléments ne sont pas nécessaires : la succion de deux bébés va entraîner la fabrication de lait pour deux...
Césarienne
L’allaitement, après une césarienne, est un allaitement «normal» !
La mise au sein peut être retardée et l'allaitement démarra peut-être plus lentement, mais cela dépend beaucoup des pratiques d’accompagnement à l’allaitement dans votre maternité.
Dès la naissance, et en attendant que la maman soit disponible, le bébé peut être confié au papa pour un premier contact peau à peau : cela permettra au bébé de se réchauffer et de s'adapter en douceur à la vie extra-utérine.
Certaines positions d'allaitement rendent les tétées plus confortables. Les traitements analgésiques (anti-douleurs) après une césarienne sont compatibles avec l’allaitement.
Il est utile de prévoir de l'aide pour changer les couches du bébé ou le promener s'il a besoin d'être bercé; la maman est irremplaçable pour les tétées mais peut être soutenue pour toutes les autres tâches !
Bébé prématuré
Le lait maternel est le lait le plus adapté pour les bébés nés trop tôt, y compris pour les bébés de très petit poids de naissance. Les avantages du lait maternel et de l’allaitement en cas de naissance prématurée sont très nombreux ; le lait des mamans qui accouchent prématurément à a une composition spécifique, il va aider à protéger le bébé des risques infectieux, favoriser un développement optimum.
Les seins sont prêts à donner du lait dès le milieu de la grossesse. Donner son lait aide la maman du prématuré à faire face au stress de la situation… c’est un lien précieux, qui aide à mieux vivre la séparation. Les mères séparées de leur bébé doivent commencer à tirer leur lait le plus tôt possible après la naissance. Il est nécessaire de tirer son lait plusieurs fois par jour, et de continuer quelques minutes après que le lait ait cessé de couler. Cette stimulation aidera le bébé : en lui donnant le lait que sa maman fabrique spécialement pour lui, en stimulant la production de lait pour faciliter les premières tétées.
Le choix du mode d'alimentation est fonction de l'état de santé du bébé et de son degré de prématurité. Dans les cas où le bébé est au début essentiellement nourri par gavage, les contacts peau à peau et les premières mises au sein, même non nutritives, vont préparer l'apprentissage de la succion au sein. La première tétée a parfois lieu bien après la naissance mais beaucoup de mamans témoignent que la transition vers l'allaitement exclusif au sein peut se faire tout en douceur en fonction des capacités propres à chaque bébé.
Bébé malade ou présentant un handicap
L’allaitement est particulièrement précieux pour le bébé malade : le lait maternel, aliment complet, digeste et riche en anticorps aide le bébé à affronter la maladie ; l’allaitement, grâce aux contacts rassurants et la proximité maman-bébé pendant la tétée, réconforte le bébé..
Si votre bébé souffre d’un handicap, l’allaitement peut prendre une dimension particulière : en vous aidant à materner votre bébé « spécial », en optimisant son état de santé et en lui permettant de développer au mieux ses potentialités. N'hésitez pas à rechercher informations et soutien : suivant le handicap de votre bébé, l'allaitement peut représenter un défi mais aussi se révéler une expérience extrêmement gratifiante.
Si la maman est malade ou atteinte d'un handicap
Les avantages pratiques de l'allaitement acquièrent souvent une dimension particulière quand la maman est atteinte d'un handicap : l'allaitement facilite la vie de la mère mal voyante, qui à une mobilité réduite, à celle qui se remet de maladie ou de blessure...L'allaitement est parfois le seul acte que la maman peut accomplir seule pour son bébé !
Les mères atteintes de maladies chroniques tirent également des avantages à allaiter leur bébé. Les études montrent que, le plus souvent, l'allaitement n'aggrave pas la maladie de la mère, au contraire et que la plupart des mères n'ont pas de difficultés particulières pour avoir du lait et pour allaiter. En cas de diabète la montée de lait peut être retardée, surtout si le diabète est mal équilibré.
La très grande majorité des traitements peuvent être poursuivis : il existe très peu de médicaments vraiment incompatibles avec l'allaitement.
Documents tirés de La Leche League France.
Au fil du temps
Votre bébé grandit
Avantages du lait maternel
Aucun autre aliment n’est nécessaire les 6 premiers mois, et l’allaitement peut être poursuivi plus longtemps. Les bénéfices de l’allaitement durent toute la durée de votre allaitement et même au-delà, et les dernières recherches scientifiques démontrent que plus longtemps le bébé est allaité, plus nombreux et plus importants sont ces bénéfices.
Ce qui est essentiel, c’est votre choix de femme quant à la durée de votre allaitement !
Beaucoup de mamans constatent qu'elles vivent une relation d'allaitement très agréable à partir de 2 ou 3 mois quand les incertitudes liées à la mise en place de l'allaitement sont résolues. Après 6 mois, on vit souvent les tétées au jour le jour sans se fixer d'échéances précises et l'allaitement évolue en fonction des demandes de l'enfant et du ressenti de la maman.
Votre bébé reçoit-il assez de lait ?
Une bonne indication pour répondre à cette question est de compter le nombre de couches mouillées et salies par jour : 5 à 6 couches mouillées (changes complets) ou 6 à 8 couches en tissu par jour, et 2 à 3 selles par jour. A partir de 6 semaines, les selles peuvent être plus espacées mais elles sont très volumineuses.
La prise de poids du bébé doit être au moins de 500g par mois au cours des 3 premiers mois.
D’autre part, il convient de considérer le déroulement de l’allaitement : le bébé tète-t-il assez souvent et assez longtemps ? Le bébé est-il dans une bonne position pour téter ? Le bébé reçoit-il une sucette et/ou des compléments?
Le lait est-il toujours assez bon ?
Le « mauvais lait » n’existe pas !
La composition du lait se modifie avec l'âge de l'enfant et correspond tout à fait à ses besoins croissants, aucun autre aliment n’est nécessaire. Les 6 premiers mois. La composition du lait varie du début à la fin de la tétée, mais aussi d'une tétée à l'autre.
Chez des femmes généralement bien nourries, la composition moyenne du lait reste remarquablement stable.
L’allaitement peut être poursuivi jusqu’à 2 ans et au-delà, (recommandations de l’OMS). Le lait maternel est, même quand le bébé « mange bien », un aliment de premier choix en terme de qualité nutritionnelle.
Rythme des tétées
La plupart des bébés tètent 8 à 12 fois par 24h, dont au moins une fois la nuit. Certains bébés tètent beaucoup plus souvent. Le lait maternel est très digeste, relativement "pauvre" en calories, et nos bébés sont « programmés » pour téter souvent. Plus le bébé tète, plus sa maman fabrique du lait.
Il n'y pas de laps de temps déterminé à respecter entre les tétées. Cet intervalle peut varier selon les bébés, d’un moment à l’autre de la journée ou selon les jours, selon les saisons (les bébés tètent plus quand il fait chaud).
La durée des tétées varie beaucoup d'un enfant à l'autre : certains sont très efficaces au sein et n'ont besoin que de quelques minutes, d'autres aiment prendre leur temps.
Les poussées de croissance
La plupart des bébés ont, le plus souvent vers 3 semaines, 6 semaines, 3 mois…des poussées de croissance. Le bébé semble alors insatisfait pendant les tétées, « réclame » plus tôt que les jours précédents, les mères peuvent avoir le sentiment de ne plus avoir de lait. En fait, ce sont les besoins du bébé qui augmentent.
En tétant plus souvent que d’habitude, et le bébé peut demander à téter toutes les heures pendant quelques jours, le bébé stimule les seins qui vont produire plus de lait. Une fois la production de lait adaptée à son besoin, le bébé va reprendre un rythme de tétées plus espacé… jusqu’à la prochaine période de pointe !
Les poussées de croissance chez des jumeaux durent habituellement plus longtemps que pour un seul enfant.
Les coliques, les régurgitations, le reflux
*Les bébés allaités aussi peuvent souffrir de coliques. Les périodes de pleurs de votre bébé peuvent être très éprouvantes, il faut parfois s’armer de patience et trouver du soutien ! Très souvent, les bébés seront consolés par une tétée supplémentaire, mais portage, promenades et autres chansons peuvent s’avérer très utiles !
*La plupart des bébés régurgitent, parfois de façon impressionnante. Les régurgitations sont un phénomène normal, et si le bébé va bien, qu’il prend du poids, il n’y a pas lieu de s’alarmer !
*Le reflux gastro-oesophagien est peu fréquent chez le bébé allaité ; le lait maternel prévient la survenue d’une oesophagite. Il existe des traitements médicamenteux et posturaux efficaces pour soigner le reflux ; les épaississants n'ont pas fait la preuve de leur efficacité pour les bébés allaités.
Diversification alimentaire
La plupart des bébés sont prêts à manger au milieu de leur première année et le lait maternel couvre tous les besoins de votre bébé au cours des 6 premiers mois. Certains enfants, par ailleurs en très bonne santé et avec une croissance et un développement tout à fait satisfaisants ne manifestent aucun intérêt pour la diversification avant 7, 8 ou 9 mois.
L’allaitement maternel peut être poursuivi jusqu’aux deux ans de l’enfant, et même au delà : les aliments solides complètent le lait maternel, et ne le remplacent pas.
L'OMS*, au niveau international, et l'ANAES* pour la France recommandent un allaitement exclusif jusqu'à 6 mois
*Organisation Mondiale de la Santé - Agence Nationale d'Accréditation en Santé
Les autres besoins du bébé
L'allaitement ne sert pas seulement à nourrir le bébé, il aide à combler tous les besoins du bébé : besoin de succion, maternage, câlins, échanges de regards…
Si vous choisissez de donner une sucette à votre bébé :
l'usage d'une sucette peut nuire à la production de lait, notamment au début de l'allaitement ou pendant les poussées de croissance. D'une part parce que le bébé passe moins de temps à téter, d'autre part parce que certains bébés développent une confusion entre la succion au sein et au biberon ou avec une sucette. Quand cette confusion se produit, le bébé sait moins bien téter, peut s'énerver au sein et obtenir moins de lait, et la maman peut ressentir des douleurs aux mamelons.
Etre mère d’un enfant allaité
L'alimentation de la mère allaitante
Les « bons principes », en matière d’alimentation, sont les mêmes pour la mère allaitante que pour les autres personnes de la famille : une alimentation variée et équilibrée. Pas besoin de manger pour deux, mais plutôt de « bien » manger !
La principale difficulté est souvent d’ordre pratique : trouver le temps de faire les courses et la cuisine
La plupart des mères qui allaitent peuvent manger tout ce qui leur plait sans que leur bébé ait de réactions particulières. S’il y a des antécédents d’allergie dans la famille, si le bébé présente lui-même des allergies, la mise en place d’un régime excluant l’aliment à risque est possible.
Allaiter discrètement
Quand leur bébé grandit, bien des mères éprouvent le besoin d’allaiter plus discrètement encore … c’est le plus souvent assez facile grâce à plusieurs semaines de pratique !
Certains vêtements (tee-shirt à relever, robe avec des ouvertures cachées…) et accessoires (foulard …) peuvent vous être utiles.
Les mères qui allaitent un bambin trouvent souvent pratique d’utiliser un « mot de passe » pour parler des tétées ; d’autres mères passent un accord avec leur enfant :la tétée n’est pas possible « partout et n’importe quand ».
Difficultés courantes (fatigue, mastites, candidose, maladies …)
Les premières semaines d’allaitement constituent une période d’apprentissage : plus le temps passe plus l’allaitement devient « facile » et gratifiant ! De petites difficultés peuvent être rencontrées, et des informations appropriées permettront de surmonter rapidement ces petits tracas.
Etre maman d’un bébé curieux ou autre bambin dynamique, éventuellement de plusieurs enfants, s’occuper du quotidien à la maison, exercer une ou plusieurs activités … les périodes de fatigue n’ont rien d’étonnant !
Les mastites surviennent parfois dans un contexte de fatigue (mais les causes possibles sont nombreuses). Repos et tétées fréquentes sont à la base du traitement et indispensables pour éviter des complications.
Une autre difficulté relativement courante : la candidose. Le seul symptôme peut être la douleur ressentie par la maman. Le plus souvent, un traitement local suffit, mais il doit être suivi même après disparition des symptômes et le bébé doit être traité en même temps que sa maman.
En cas de maladie chez la maman, l’arrêt de l’allaitement est TRES RAREMENT nécessaire. La plupart des traitements sont compatibles avec l’allaitement, et il est exceptionnel de devoir suspendre l’allaitement. On peut allaiter avec une grippe, une gastro, une angine … on peut prendre un antibiotique, soigner ses dents…
Sexualité et allaitement
L’allaitement a moins de conséquences sur la sexualité que la maternité elle-même ! Le climat hormonal de l'allaitement est plus favorable aux relations d'attachement qu’à l’épanouissement de votre libido ! (de plus, un niveau plus bas du taux d’oestrogènes peut entraîner une sécheresse vaginale qui peut se relever gênante pendant les rapports).
Certaines mères ressentent moins de désir sexuel après la naissance de leur bébé, mais la façon dont s'est passé l'accouchement joue aussi un rôle .
Rassurez-vous ! Un retour à une sexualité de plus en plus épanouie va s’opérer dans les semaines qui viennent. Peu à peu, la tendresse maintenue avec votre compagnon se changera en gestes de plus en plus sensuels et appréciés, jusqu’au retour de votre libido, intacte.
Contraception et allaitement
Pendant l'allaitement, les méthodes de contraception les plus "sûres" sont les méthodes locales : préservatif, spermicides, diaphragme... La MAMA (Méthode de l'Allaitement Maternel et de l'Aménorrhée) est reconnue comme une méthode contraceptive sous 3 conditions "officielles" : allaitement exclusif ou quasi exclusif, absence de retour de couches, enfant âgé de moins de 6 mois. Si ces 3 conditions sont respectées, le risque de grossesse est de 0,5 à 2%.
La contraception hormonale (pilule) progestative est considérée comme compatible avec l'allaitement. Il est déconseillé de débuter une contraception de ce genre avant 4 à 6 semaines. Chez certaines mères (il n'y a pas encore eu d'études pour savoir quelles étaient leurs caractéristiques), ce type de pilule peut, même quand on commence à les prendre après 4 à 6 semaines, induire une baisse de la lactation. Un stérilet peut être posé avant le retour de couches (là encore, il est préférable d'attendre environ 6 semaines après l'accouchement afin que l'utérus se "remette "en place).
Retour de couches
Chez certaines femmes, on observe ce qu'on appelle un "saignement des 6 semaines" différent du retour de couche. Il est exceptionnel de voir survenir le retour de couches avant 10 à 12 semaines chez une mère qui allaite exclusivement.
La durée de l’amenorrhée lactationelle dépend des femmes. Certaines femmes ont un retour très tôt malgré un allaitement exclusif, d’autres n'ont leur retour de couches que plusieurs semaines après avoir totalement arrêté l'allaitement.
D'importantes perturbations du cycle peuvent persister même après le retour de couches si l'enfant tète encore souvent (cycles irréguliers par exemple).
L'allaitement peut parfaitement se poursuivre après le retour de couches. Il peut y avoir des modifications de la sécrétion lactée (baisse à certains moments du cycle, les périodes les plus souvent en cause étant le moment de l'ovulation et le moment des règles, suivant les femmes), et une modification de la sensibilité des seins, mais votre lait restera toujours le meilleur choix pour votre bébé !
Reprise d’une activité professionnelle
Allaiter et retravailler, c’est possible et c’est même ce que vivent de plus en plus de femmes !
Si votre bébé est petit et si votre absence est assez longue, vous aurez peut être besoin de tirer votre lait pour maintenir votre lactation ; de nombreuses mères arrivent à nourrir leur bébé avec 100 % de lait maternel malgré une reprise précoce de leur travail. La loi prévoit des pauses allaitement (que vous pouvez notamment utiliser pour tirer votre lait).
Si vous reprenez une activité avec un bébé plus âgé, ou si votre absence est de courte durée, l'expression de votre lait pourra ne pas être nécessaire.
Dans tous les cas, votre bébé pourra téter " à plein temps " quand vous serez ensemble.
Tirer son lait, le conserver
Bien des mères trouvent utile d’avoir des réserves de lait maternel : pour une sortie occasionnelle ou pour un usage régulier si la maman exerce une activité. Les mères qui souhaitent constituer de telles réserves peuvent tirer leur lait, soit à l’aide d’un tire lait (manuel, à pile ou électrique), soit en l’exprimant manuellement. Attention ! les débuts peuvent être peu encourageants (les premières séances peuvent laisser croire – à tort – que l’on a pas beaucoup de lait)… tirer son lait demande un « coup de main » qui s’acquiert assez rapidement.
Au frigo ou au congélateur, le lait maternel se conserve très bien (se reporter au dossier thématique « conservation du lait maternel »).
L’arrêt de l’allaitement
L'allaitement et le sevrage, sont une «histoire à deux». Leur déroulement et fin se passeront selon ce qui convient à la maman et à son bébé.
En simplifiant à extrême, on pourrait dire que deux types de sevrages sont possibles :
- le sevrage avec un bébé, si votre projet est d’allaiter de quelques jours ou quelques semaines, il faut remplacer votre lait par un lait industriel pour bébé.
- le sevrage naturel si vous souhaitez vivre un allaitement long (nombreuses sont les mères qui prolongent leur allaitement au-delà des quelques premiers mois prévus, parce que l'allaitement leur plait).
Entre les deux, autant d’alternatives que de couples « maman-bébé ».
Documents tirés de La Leche League France