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Les grandes étapes

 

Dilatation complète du col utérin : 10 centimètres.

Durée: 10 à 15 heures de travail actif (primipare, premier accouchement), 6 à 8 heures (multipare), c'est une moyenne bien sûr.

 

Première phase

 

0 à 4 cm (latence, effacement)

Durée: entre 7 et 12 heures

    * souvent sans trop d'inconfort, de malaise

    * se reposer, se détendre et bien s'alimenter

    * les contractions sont courtes, de faible intensité

      toutes les 5 à 15 minutes (primipare)

      toutes les 6 à 8 minutes (multipare)

 

Pour l'accompagnateur

    * Aider la mère par la relaxation, les respirations profondes, le massage.

    * Lui rappeler d'uriner à toutes les heures.

    * Suggérer une sieste si elle est trop fatiguée ou peut-être une marche dans un bel endroit calme, surtout si elle est trop excitée pour dormir.

    * Avant la nuit, lui proposer un bain chaud (ne rien mettre dans l'eau)

      N.B.  Ne pas prendre trop de bains durant cette phase.

 

Deuxième phase

 

4 à 7 cm (phase active)

Durée: entre 3 et 5 heures

    * les contractions sont toutes les 3 à 5 minutes (primipare),  6 à 8 minutes (multipare)

    * les contractions sont plus fortes, plus longues et de plus grande intensité

    * la femme se concentre de plus en plus sur elle-même

    * se relaxer et se détendre entre les contractions, détendre consciemment les muscles tendus

    * malaises fréquents: nausées, vomissements, douleurs lombaires, tremblements.

 

Pour l'accompagnateur :

    * Suggérer des changements de position

    * Offrir à boire régulièrement.

    * Faire des pressions dans le dos (massage ou chaleur) et des massages aux pieds

    * Ne jamais oublier qu’une femme en travail a besoin de soutien au moment présent

    * Rester calme et ne pas parler inutilement

    * Si l'hôpital dispose d’un bain, le proposer à cette étape ou plus tard

 

Troisième phase

 

7 à 10 cm (phase de transition)

Durée: entre 30 minutes et 2 heures

    * période la plus intense, plus difficile, plus rapide

    * massage par l'accompagnateur, détente et respirations adaptées

    * impression que ça ne finit plus

    * prête à accepter n'importe quoi (calmant, péridurale, césarienne, etc.)

    * besoin accru d'oxygène, tremblement

    * besoin de pousser le bébé même si ce n'est pas le temps, respiration superficielle

    * temps idéal pour un bain

 

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L'accueil de bébé

 

Il y a maintenant une multitude d’études qui démontrent que les mères et les bébés doivent être ensemble, peau-à-peau (bébé nu, et non enveloppé dans une couverture) immédiatement après la naissance, ainsi que plus tard. Le bébé est plus heureux, sa température est plus normale et plus stable, son rythme cardiaque et son rythme respiratoire sont plus normaux et plus stables, et son taux de sucre est plus élevé. De plus, le contact peau-à-peau immédiatement après la naissance permet au bébé d’être colonisé par les mêmes bactéries que celles de sa mère. C’est, avec l’allaitement, ce que l’on pense qui joue un rôle important dans la prévention des allergies. Lorsqu’un bébé est placé dans un incubateur, sa peau et son tractus intestinal sont souvent colonisés par des bactéries différentes de celles de sa mère.

 

Nous savons maintenant que ceci est vrai non seulement pour le bébé né à terme et en santé, mais même aussi pour le bébé prématuré. Le contact peau-à-peau et les soins kangourou contribuent grandement aux soins du bébé prématuré. Même les bébés qui reçoivent de l’oxygène peuvent être soignés peau-à-peau, et cela peut réduire leurs besoins en oxygène, en plus de maintenir leur stabilité sous plusieurs autres aspects.

 

Du point de vue de l’allaitement, les bébés qu’on garde peau-à-peau avec leur mère immédiatement après la naissance durant au moins une heure sont plus aptes à prendre le sein sans aide et sont plus aptes à bien prendre le sein, particulièrement si la mère n’a reçu aucun médicament pendant le travail et la naissance. Tel que mentionné dans le feuillet no 1 L’allaitement: un bon départ, un bébé qui prend bien le sein obtient du lait plus facilement qu’un bébé qui prend le sein moins bien. Lorsqu’un bébé prend bien le sein, il est moins probable que la mère ressente de la douleur. Quand la production de lait est abondante, le bébé peut mal prendre le sein mais tout de même recevoir beaucoup de lait, quoique dans ce cas les tétées pourraient être longues et/ou fréquentes et la mère sera plus susceptible aux problèmes de canaux bloqués et de mastite. Toutefois, dans les premiers jours, la mère ne produit pas beaucoup de lait (mais elle en produit assez!), et une bonne prise est importante pour que le bébé obtienne le lait disponible (en effet, il y a du lait même si quelqu’un vous a « prouvé » le contraire avec un gros tire-lait). Si le bébé ne prend pas bien le sein, la mère peut ressentir de la douleur, et si le bébé n’obtient pas bien du lait, il restera au sein pendant de longues périodes, ce qui aggrave la douleur.

 

En résumé, le contact peau-à-peau immédiatement après la naissance, pendant au moins une heure procure au bébé les effets positifs suivants:

 

    * plus apte à prendre le sein

    * plus apte à bien prendre le sein

    * température plus normale et plus stable

    * rythme cardiaque et respiratoire plus stables et plus normaux

    * taux de sucre plus élevé

    * moins susceptible de pleurer

    * plus de chances d’être allaité exclusivement plus longtemps

 

Il n’existe aucune raison pour laquelle la grande majorité des bébés ne peuvent être mis peau-à-peau avec leur mère immédiatement après la naissance pendant au moins une heure. On ne doit pas donner précédence aux routines hospitalières, telles que la pesée du bébé.

 

Le bébé devrait être asséché et mis sur sa mère. Personne ne devrait pousser le bébé à faire quoi que ce soit; personne ne devrait tenter d’aider le bébé à prendre le sein durant ces moments. La mère, bien entendu, peut tenter d’aider le bébé, et on ne devrait pas l’en décourager. On devrait laisser la mère et le bébé profiter l’un de l’autre en paix. (Par contre, on ne devrait pas les laisser seuls, particulièrement si la mère a reçu des médicaments. Il est non seulement important que le conjoint de la mère soit présent, mais qu’également une infirmière, sage-femme, accompagnante ou médecin soit avec eux : à l’occasion, certains bébés ont besoin d’aide médicale et quelqu’un de qualifié devrait être sur place « juste en cas »). Les gouttes antibiotiques et l’injection de vitamine K peuvent attendre quelques heures. Soit dit en passant, le contact peau-à-peau immédiatement après la naissance peut aussi se faire après une césarienne, même pendant qu’on recoud la mère, à moins que des raisons médicales l’empêchent.

 

Des études ont démontré que même les bébés prématurés, aussi petits que 1200 gr (2 lb 10 oz) sont métaboliquement plus stables (incluant leur taux de sucre) et respirent mieux s’ils sont peau-à-peau immédiatement après la naissance. Le besoin de perfusion intraveineuse, d’oxygène ou de tube nasogastrique (que ce soit l’un ou l’autre, ou tous) n’exclut pas le contact peau-à-peau. Le contact peau-à-peau est compatible avec d’autres mesures entreprises pour garder le bébé en santé. Évidemment, si le bébé est très malade, sa santé ne doit pas être compromise, mais un bébé prématuré qui ne souffre pas d’un syndrome de détresse respiratoire peut être peau-à-peau avec sa mère immédiatement après la naissance. En effet, pour le bébé prématuré comme pour le bébé né à terme, le contact peau-à-peau peut réduire la respiration rapide à des niveaux normaux.

 

Même si le bébé ne prend pas le sein dans la première heure ou deux, le contact peau-à-peau est tout de même bon et important pour le bébé et pour la mère, pour toutes les autres raisons mentionnées.

 

Si le bébé ne prend pas le sein tout de suite, ne paniquez pas. Il y a rarement urgence à le faire, particulièrement pour le bébé né à terme et en santé. Une des approches les plus nocives à l’alimentation des nouveau-nés est la notion que les bébés doivent être nourris toutes les trois heures. Les bébés doivent être nourris quand ils se montrent prêts, ce qui sera évident pour la mère si son bébé est avec elle. Il n’y a aucune preuve que les bébés doivent être nourris aux trois heures ou selon un horaire quelconque. Toutefois beaucoup de bébés sont forcés au sein simplement parce que trois heures se sont écoulées. Le bébé qui n’est pas intéressé s’opposera avec acharnement, et alors on le poussera encore plus. Il en résulte que beaucoup de bébés refusent le sein parce qu’on veut s’assurer qu’ils le prennent. Et cela ne fait qu’empirer si le bébé continue à s’opposer à ce qu’on le force au sein : la prochaine étape « logique » est de lui donner un supplément. Il est évident où cela mène. (voir feuillet no 26 Quand le bébé refuse de prendre le sein).

 

Traduction du feuillet n°1a. The importance of skin to skin contact. Révisé en janvier 2005

Par Jack Newman, MD, FRCPC. © 2005

Version française, mai 2005, par Stéphanie Dupras, IBCLC, RLC

Peut être copié et diffusé sans autre autorisation, à condition qu’il ne soit utilisé dans aucun contexte où le Code international de commercialisation des substituts du lait maternel de l’OMS est violé.

 

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L' accouchement à domicile

 

Entre 1 et 2 % des femmes qui accouchent en France choisissent de le faire à la maison, avec l’envie de vivre une naissance naturelle, sans blouses blanches ni appareils médicaux.

 

Les mamans qui choisissent de mettre au monde leur enfant chez elles, souhaitent avant tout fuir l’univers hospitalier qu’elles trouvent surmédicalisé. A la maison, elles ont l’impression de gérer leur accouchement, non de le subir.  La liberté et le contrôle dont bénéficient ces patientes demandent une importante préparation. N’importe quelle femme ne peut pas accoucher chez elle. Il faut avoir une certaine maturité et prendre conscience de ce que représente une telle aventure.

 

Aux Pays-Bas, la pratique est très courante : près de 30 % des bébés voient le jour à la maison !

 

Accoucher chez soi n’est réservé qu’aux futures mamans en parfaite santé. Les risques ne sont pas à négliger : 4 % des accouchements à domicile se terminent à l’hôpital ! Une future maman qui souhaite mettre au monde son enfant à la maison doit patienter jusqu’au huitième mois de grossesse pour obtenir le feu vert de la sage-femme. N’envisagez pas un accouchement à domicile si vous êtes enceinte de jumeaux ou de triplés, il vous sera probablement refusé ! Il en sera de même si votre bébé se présente en siège, si la naissance s’annonce prématurée, si, au contraire, la gestation dépasse les 42 SA ou si vous souffrez d’hypertension, de diabète gestationnel, etc.

 

Le plus souvent, seule une sage-femme assiste la maman qui met au monde son enfant à domicile. Impliquée dès début de la grossesse, elle établit une relation tout à fait intime avec les futurs parents. Elles sont une cinquantaine en France à mettre au monde des bébés à domicile. Les sages-femmes assurent seules un accompagnement global.  Si tout se passe correctement, la future maman peut ne pas rencontrer de médecin pendant neuf mois !

 

Le suivi de grossesse

 

Elles examinent la future maman, surveillent le cœur du bébé etc. Certaines sont même habilitées à faire des échographies. Mais, « la plus grosse part de notre travail consiste à préparer l’accouchement avec les parents. Pour cela, les parents et la sage-femme discutent, énormément. La sage-femme prend le temps de les écouter, de les rassurer. Le but est de leur donner toutes les clés pour qu’ils se sentent compétents à mettre leur enfant au monde. Parfois, la discussion va au-delà : certains ont envie de parler de leurs problèmes de couple, de sexualité… choses dont on ne parle jamais lors d’une consultation prénatale à l’hôpital.

 

L’accouchement

 

Le jour J, seule la sage-femme est présente aux côtés de la maman, dans la grande majorité des cas. Son rôle consiste à guider l’accouchement et à s’assurer que tout se déroule pour le mieux. Inutile d’espérer une quelconque intervention : la péridurale, le recours aux forceps ou à la ventouse ne font pas partie de ses compétences !

 
Et les papas dans tout ça ?

 

Les hommes se sentent généralement plus acteur que spectateur : « Je suis content et fier d'avoir vécu cette naissance à la maison, il me semble que j'ai été plus actif, plus rassuré et détendu que si nous avions été à la maternité » raconte un papa.

 

En cas d’imprévus !

 

Un transfert qu’il faut prévoir ! Les parents et la sage-femme qui les accompagne dans cette aventure doivent savoir dans quelle maternité se rendre en cas de problème.

Même si  l’hôpital ne peut pas refuser une femme en plein travail, mieux vaut penser à s’inscrire dans une maternité pendant sa grossesse et prévenir l’établissement que vous envisagez un accouchement à domicile. Une visite prénatale avec une sage-femme de l’hôpital et la prise d’un rendez-vous avec l’anesthésiste au huitième mois permet d’avoir un dossier médical tout prêt. De quoi faciliter la tâche des médecins en cas d’un transfert en urgence.

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La péridurale et autres

 

Information médicale sur l'analgésie péridurale en obstétrique - PROPOSITION DE LA SFAR :

 

Ce document est destiné à vous informer sur la technique d'analgésie péridurale, ses avantages et ses risques. Nous vous demandons de le lire attentivement, afin de pouvoir donner votre consentement à la procédure qui vous sera proposée par l'équipe médicale, ou que vous demanderez vous-même pour votre futur accouchement.

 

Qu'est-ce que l'analgésie péridurale ?

 

C'est une technique d'anesthésie locorégionale réalisée par un médecin anesthésiste-réanimateur. Elle est destinée à supprimer ou à atténuer les douleurs de l'accouchement et/ou, si besoin, à en faciliter le déroulement. C'est à ce jour la méthode la plus efficace. Son principe est de bloquer la transmission des sensations douloureuses au niveau des nerfs provenant de l'utérus en injectant à leur proximité un produit anesthésique local associé ou non à un dérivé de la morphine.

 

Cette technique assure une bonne stabilité des fonctions vitales, bénéfique pour la mère et l'enfant. Ce blocage se fait à proximité de la moelle épinière dans l'espace péridural, par l'intermédiaire d'un tuyau très fin (cathéter) introduit dans le dos à l'aide d'une aiguille spéciale. Le cathéter reste en place pendant toute la durée de l'accouchement afin de permettre l'administration répétée de l'anesthésique. S'il est nécessaire de pratiquer une césarienne ou toute autre intervention, l'anesthésie pourra être complétée par ce dispositif ; ce qui n'exclut pas le recours à l'anesthésie générale au décours de l'accouchement.

 

Une consultation est réalisée par un médecin anesthésiste-réanimateur dans les quelques semaines précédant votre accouchement. N'hésitez pas à cette occasion à poser toutes les questions que vous jugerez utiles. Au moment de bénéficier de l'analgésie péridurale, vous aurez la visite du médecin anesthésiste-réanimateur qui vous prendra en charge et les données de la consultation seront actualisées. Il peut arriver, en fonction de votre état de santé ou du résultat des examens complémentaires qui vous auront éventuellement été prescrits, que l'analgésie péridurale ne puisse être effectuée, contrairement à ce qui avait été prévu. C'est le cas, par exemple, s'il existe de la fièvre, des troubles de la coagulation du sang, une infection de la peau au niveau du dos ou toute autre circonstance pouvant être considérée à risque. Le choix définitif et la réalisation de l'acte relèvent de la décision du médecin anesthésiste-réanimateur et de sa disponibilité.

 

Comment serez-vous surveillée pendant l'analgésie péridurale ?

 

Comme tout acte d'anesthésie, l'analgésie péridurale se déroule dans une salle équipée d'un matériel adéquat, adapté à votre cas et vérifié avant chaque utilisation.

 

Durant l'analgésie péridurale, vous serez prise en charge par une équipe comportant le médecin anesthésiste-réanimateur, la sage-femme, et éventuellement une infirmière anesthésiste diplômée d'état.

 

Quels sont les inconvénients et les risques de l'analgésie obstétricale ?

 

Tout acte médical, même conduit avec compétence et dans le respect des données acquises de la science, comporte un risque. Les conditions actuelles de surveillance de l'anesthésie permettent de dépister rapidement les anomalies et de les traiter.

 

 Pendant l'analgésie péridurale, une sensation de jambes lourdes et une difficulté à les bouger peuvent s'observer. C'est un effet sans gravité de l'anesthésique local. Au moment de la sortie du bébé, l'envie de pousser est souvent diminuée et une sensation de distension peut être perçue. Une difficulté transitoire pour uriner est fréquente lors d'un accouchement et peut nécessiter un sondage évacuateur de la vessie. Une baisse transitoire de la pression artérielle peut survenir. Si les dérivés de la morphine ont été utilisés, une sensation de vertige, des démangeaisons passagères, des nausées sont possibles. Des douleurs au niveau du point de ponction dans le dos peuvent persister quelques jours mais sont sans gravité.

 

L'analgésie peut être insuffisante ou incomplète pendant les contractions. Une nouvelle ponction peut alors être nécessaire, de même qu'en cas de difficulté de mise en place ou de déplacement du cathéter.

 

Exceptionnellement, des maux de tête majorés par la position debout peuvent apparaître après l'accouchement. Le cas échéant, leur traitement vous sera expliqué. Dans de très rares cas, une diminution transitoire de la vision ou de l'audition peut être observée.

 

Des complications plus graves : convulsions, arrêt cardiaque, paralysie permanente ou perte plus ou moins étendue des sensations, sont extrêmement rares. Quelques cas sont décrits, alors que des centaines de milliers d'anesthésies de ce type sont réalisées chaque année.

 

Enfin, pour votre bébé, l'accouchement sous analgésie péridurale ne comporte pas plus de risque qu'un accouchement sans péridurale.

 

Ce texte a été publié dans les Annales Françaises d'Anesthésie-Réanimation 1998 ; 17 : fi 170-1

 

L'épisiotomie

 

L'épisiotomie est un acte chirurgical consistant à ouvrir le périnée au moment de l'accouchement afin de laisser passer l'enfant. Cette incision a idéalement pour but de sectionner le muscle releveur de l'anus.

 

La pratique de l'épisiotomie est un geste prophylactique utilisé depuis le XVIIIe siècle et actuellement largement répandu. Les chiffres de 2002-2003 en France indiquent que 47,3% des femmes qui ont accouché par les voies naturelles ont eu une épisiotomie (68 % chez la primipare et 31 % chez la multipare).

 

Les bénéfices supposés de ce geste sont démentis par la recherche scientifique depuis plusieurs décennies. En France, c'est en 2005 que le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) a rendu public le résultat de son travail sur l'analyse des données scientifiques disponibles sur l'épisiotomie.

 

Episiotomie : les dernières recommandations

 

Le taux global d’épisiotomies pratiquées en France est certes en décroissance depuis 1996-1997, mais reste toujours élevé, avec 49% en 2002-2003 (68% chez la primipare et 31% chez la multipare). Critiquée depuis quelques années en tant que dérive de la « surmédicalisation de la naissance », l’épisiotomie est aujourd’hui remise en cause par le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF).

 

A l’occasion des 29ème Journées Nationales de 2005, le CNGOF a en effet rendu public ses nouvelles recommandations quant à la pratique de l’épisiotomie. Ce n’est pas tant cette pratique qui est en cause, mais son utilisation systématique, notamment chez les primipares. Ainsi, les experts estiment que le taux global national devrait se situer en dessous de 30% des accouchements par voie basse.


En outre, un groupe de travail a analysé toute la littérature médicale sur l’épisiotomie afin de juger des bénéfices réels de cette pratique. Conclusion : les bénéfices de l’épisiotomie ne sont pas médicalement prouvés. En effet, l’épisiotomie ne préviendrait pas la survenue des déchirures périnéales, ni l’incontinence urinaire ou anale.

 

 

 

Ainsi, le rapport préconise de ne pas réaliser systématiquement une épisiotomie chez la primipare, ni en cas d’extraction instrumentale. Même lorsque le périnée semble sur le point de se rompre au moment de l’expulsion, une pratique systématique de l’épisiotomie n’est pas nécessaire, estiment les experts.

 

Espérons que ce rapport marque la fin de la pratique systématique de l’épisiotomie.

 

Accoucher par césarienne

 

Aujourd’hui, une femme sur cinq accouche par césarienne. Cette intervention, qu’elle soit pratiquée en urgence ou programmée (dans 12 % des cas), permet d’éviter, au moment de la naissance, de mettre en danger la maman ou son bébé.

 

Qu’est-ce qu’une césarienne ?

 

Sous anesthésie, l’obstétricien incise, à l’horizontale, entre 9 et 10 centimètres, de l’abdomen au niveau du pubis. Il écarte ensuite les couches musculaires pour atteindre l’utérus et en extraire le bébé. Après l’aspiration du liquide amniotique, on retire le placenta, puis le médecin recoud les tissus. La césarienne permet de mettre son enfant au monde en à peine une heure.

 

Dans quels cas la pratique-t-on ?

 

On la pratique en urgence quand :

 

 • Le col de l’utérus ne se dilate pas assez.

 • La tête du bébé descend mal dans le bassin.

 • Le monitoring  révèle une souffrance fœtale et qu’il faut agir rapidement.

 • Vous accouchez très prématurément. L’équipe médicale peut décider de ne pas fatiguer le bébé, notamment s’il a besoin d’une assistance médicale rapide. Selon la situation, il peut être demandé au papa de sortir de la salle d’accouchement.

 

On peut la programmer si :

 

 • Vous avez déjà eu une césarienne (dans 1 % des cas, la cicatrice résiste mal aux contractions)

 • Le bébé est jugé trop volumineux par rapport aux dimensions du bassin maternel.

 • Votre enfant se présente mal : à la place du sommet de son crâne, il se montre la tête penchée vers l’arrière ou légèrement relevée, met en avant son épaule, ses fesses ou ses pieds.

 • Vous avez un placenta praevia, car mieux vaut éviter les risques hémorragiques qu’impliquerait un accouchement classique.

 • Vous avez une hypertension artérielle très élevée ou de l’albumine dans les urines et qu’il vaut mieux vous éviter les efforts de l’accouchement.

 • Vous souffrez d’une crise d’herpès génital qui pourrait contaminer votre enfant lors de son passage par la filière vaginale.

 • Votre bébé présente un retard de croissance important et semble en souffrance.

 • Vous attendez plusieurs bébés. Les triplés naissent souvent par césarienne. Pour les jumeaux, tout dépend de la présentation des bébés. La césarienne peut être pratiquée pour tous les bébés ou seulement pour l’un d’entre eux.

 • C’est votre première grossesse et vous avez plus de 40 ans : parfois, avec l’âge, les contractions sont moins efficaces.

 • Vous demandez une césarienne pour convenance personnelle parce que vous ne voulez pas mettre votre enfant au monde par voie basse. Dans tous les cas, la décision est prise d’un commun accord entre le médecin et la maman.

 

Quel type d’anesthésie nécessite-t-elle ?

 

La rachianesthésie :

 

95 % des césariennes programmées se font sous rachianesthésie. Cette anesthésie locale permet de rester parfaitement consciente. Le produit est directement injecté, en une seule fois, dans la colonne vertébrale. Elle agit en quelques minutes et supprime toute sensation douloureuse.

 

La péridurale :

 

La péridurale est plus fréquemment utilisée en cas de césarienne décidée en cours de travail. Tout simplement parce que la plupart du temps, les femmes sont déjà sous péridurale. De plus, elle est toujours préférable à une anesthésie générale qui comporte plus de risques (étouffement, difficultés de réveil) que la péridurale. Les suites opératoires sont également plus simples. Le médecin endort d’abord localement une partie de votre région lombaire avant d’y piquer un très fin tuyau en plastique (un cathéter) qui diffuse pour quatre heures (renouvelables) l’anesthésique entre deux vertèbres. Le produit se répand alors autour des enveloppes de la moelle épinière et agit en quinze à vingt minutes.

 

L’anesthésie générale :

 

L’anesthésie générale s’impose en cas d’extrême urgence : administrée par voie intraveineuse, elle agit en une ou deux minutes.

 

Des suites de couche particulières

 

Votre temps de séjour en maternité (5 à 8 jours au lieu de 3 à 6), les douleurs ou la cicatrisation, tout est un peu différent par rapport à une naissance classique.

 

Les douleurs :

 

 • Est-ce que ça fait mal ? Votre cicatrice vous fera souffrir quelques jours. La position assise est souvent douloureuse, ainsi que les premiers pas, le lendemain de l’intervention. Il est recommandé de se lever rapidement (dès la 12e heure après l’accouchement), de marcher avec l’aide d’une infirmière, ou au moins de bouger les jambes dans votre lit, pour stimuler la circulation sanguine et limiter les risques de phlébites et de thromboses. Même chose lorsque votre transit intestinal se remettra en route (environ 48 heures après la naissance) ou lorsque pour revenir à sa taille initiale, votre utérus provoquera quelques dernières contractions. Mais quoi qu’il en soit, vous pourrez dès le deuxième ou le troisième jour vous déplacer et vous occuper de votre bébé.

 

 • Comment traite-t-on la douleur ? On dispose aujourd’hui d’antalgiques efficaces. Ils sont injectés par transfusion dès la fin de l’intervention et généralement pour 24 heures. On vous donne ensuite des comprimés. Un régime riche en fibres, avec beaucoup de fruits et de légumes, peut aussi être conseillé contre les douleurs liées à la reprise du transit.

 

La cicatrisation :

 

 • Quels soins ? Les fils ou les agrafes utilisés par votre chirurgien doivent rester en place entre cinq et huit jours. S’ils ne sont pas résorbables, soit le moment venu vous êtes encore à l’hôpital, et c’est une infirmière du service qui les retire. Soit vous êtes déjà rentrée et il est inutile, dans ce cas, de retourner sur place. Adressez-vous plutôt à votre généraliste. Côté pansements, deux solutions : la compresse classique à changer quotidiennement durant la semaine qui suit l’accouchement, ou si on vous le propose, le film à pulvériser en une seule fois, qui forme une barrière antiseptique et se décompose après quelques jours.

 

 • Quelles précautions prendre ? De manière générale, évitez les bains pendant quelques semaines (l’humidité ralentissant la cicatrisation), ainsi que les UV qui, en l’absence de protection solaire peuvent pigmenter définitivement les tissus cicatriciels (surtout si pour des raisons d’extrême urgence, on vous a incisée à la verticale).

 

Evitez également de porter des objets lourds pendant un mois. Vous pouvez dès que vous le désirerez reprendre en douceur une activité sexuelle. Quant au sport, tout dépend de votre forme physique. Il est conseillé d’attendre au moins six à huit semaines. Demandez conseil lors de la visite post-natale (à la fin du deuxième mois).

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